Une narration en maths : histoire de géants (1/3)

Voilà une petite histoire de géant… Ou comment ne pas présenter les hypothèses nécessaires à la résolution d’un problème. Et s’étonner que les élèves ne les comprennent pas…Enseigner les maths - Ces énoncés qui piègent les élèves

Le contexte de la narration en maths

   Voici don le contexte, une élève de sixième. Qui ne maîtrise pas du tout les différentes relations entre les nombres : les doubles, les triples, qu’est-ce qu’un multiple et autres diviseurs… Qui ne sait pas – faut-il le préciser ? – poser de divisions ni en calculer. Qui n’a retenu des fractions que le fameux « un quart de tarte, c’est un morceau »…

   Et comment lui en vouloir, puisqu’on ne lui a rien appris de tout ça… Non pas que son enseignante de CM2 n’ a pas fait son job… Au contraire ! Elle l’a fait, et même bien !! Peut-être même trop bien… C’est-à-dire qu’elle a suivi les programmes à la lettre… Et dans les programmes, par exemple, on survole les fractions. Les fractions « simples » uniquement; on n’utilise pas trop de mots « compliqués » comme diviseurs…

Son arrivée en 6ième

   La conséquence inévitable : cette enfant arrive en sixième avec l’idée déjà intégrée qu’elle « n’est pas bonne en maths », puisqu’elle n’arrive pas à poser des divisions et qu’elle est un peu lente lorsqu’il s’agit de calcul mental…

   Et comment lui en vouloir, puisqu’on ne lui a pas appris les règles spécifiques du calcul mental… Non pas que ses enseignantes d’élémentaire n’aient pas fait leur job… Au contraire ! Elles l’ont fait, et même bien !! Peut-être même trop bien… C’est-à-dire qu’elles ont suivi les programmes à la lettre… Et dans les programmes, on n’apprend pas le calcul mental… puisqu’il y a des calculettes…

   Par contre, il est clair pour tout le monde, les enseignants qui transmettent cette idée aux parents et naturellement tout le monde l’a transmet à l’élève : cette enfant a un problème. E la narration en maths est là pour le prouver.

Démonstration.

Une narration en maths sur les proportions qui déboule

  Mais, souvenons-nous que ce petit Poucet – qui cherche la lumière au cœur d’une forêt bien sombre – n’a jamais vu les relations qu’il peut y avoir entre division, quotient, fraction, rapport… mais aucun complexe dans l’Éducation nationale, ça ne fait rien, allons-y pour les proportions.Enseigner les maths-01-Narration de recherche-Geant

   Voilà donc une narration de maths sur mesure pour notre petit Poucet qui cherche son chemin… Un problème de géant…

Les consignes de la narration de maths sont-elles  en français ?

   Commençons par le commencement… Enfin, ce qui semble être rationnellement un commencement. Car bien sûr, les élèves-de-l’école ne le lisent presque pas, ou en diagonale : l’énoncé.

   Parce que l’énoncé, c’est du français. Et là, on est en maths. Donc rien à voir (!). Après trois ans de maternelle et cinq ans de primaire, notre petit Poucet, comme tant d’autres a acquis la conviction que les maths ne se parlent pas ; qu’il y a un gouffre entre le français et le calcul ; et que « faire des maths » c’est mettre un + ou un – et calculer un résultat… Pauvre Stella Baruk… elle qui alerte sur cette néfaste conséquence d’un certain enseignement depuis 50 ans…

Enseigner les maths - StellaBaruk-si 7=0

Une narration en maths, finalement, c’est un problème de maths

  Bon, alors, cet énoncé : il porte le joli titre de « narration de recherche ». Pas de surprise, c’est normal, cette expression est proposée – enfin fortement suggérée – dans les documents, ressources, idées dominantes dans les académies ou école… Comme ce mémoire de MEEF soutenu en 2018, ou ces ressources de l’académie d’Aix. Où l’on découvre – un peu perplexe – qu’en fait, narration de recherche désigne la résolution d’un problème…

  Le seul petit inconvénient, c’est que « narration » ne dit rien du tout à notre Poucet. Après explication : ah oui, d’accord je comprend… Mais… « Mais narration c’est pour le français ?? Pourquoi c’est la prof de maths qui demande du français ? »… Oui, effectivement, tu as raison, narration, c’est « l’action de raconter, d’exposer une suite d’événements sous une forme littéraire » comme le dit Monsieur Larousse. Alors, oui, bien sûr, c’est un peu du français…

   Et le deuxième petit inconvénient c’est que « recherche »… oui le mot est connu… un peu… enfin, approximativement… Mais quel rapport avec le calcul ??? Alors, là… mystère.

Et ce n’est pas fini !

Voyez comment cette banale et innocante narration en maths tourne au cauchemar pour un pauvre Poucet bien seul au monde…

 



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